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Entre Punk/Rock et Orange Mécanique se dessine le visage de Droogz Brigade

Elsa Baraton 8 janvier 2019
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Crédit : CMF Records // De gauche à droite : Staff l’Instable ; Sad Vicious ; Rhama le Singe ; Al’Tarba

Le 22 Novembre 2018, à la salle du Grand Parc à Bordeaux, se produisait un groupe de quatre rappeurs Toulousains nommé Droogz Brigade. Ces quatre rappeurs ont accepté de répondre à quelques questions posées, dans le but de les faire connaître davantage.

Afin d’introduire un peu votre crew à tous ceux qui ne vous connaissent pas, je vous propose juste de vous présenter dans un premier temps !

Staff l’Instable : Alors c’est Droogz Brigade, le meilleur groupe de rap de la scène française *rires*. On est quatre rappeurs toulousains : Staff l’Instable, Rhama le Singe, Sad Vicious, dont un qui fait aussi de l’instru, qui s’appelle Al’Tarba. On se connaît depuis à peu près quinze ans, tous depuis le lycée plus ou moins. On n’avait pas formé Droogz Brigade en tant que tel à l’époque, on était deux groupes séparés qui traînaient toujours ensemble. Quand Rhama le Singe est arrivé et que l’on a enfin rappé tous ensemble, on s’est dit qu’on allait s’appeler Droogz Brigade, ça nous a plu et c’est resté comme ça par la suite.

D’où vous viennent toutes vos références ?

Staff l’Instable : Al’tarba et Sad Vicious étaient et sont toujours beaucoup branché sur le cinéma d’horreur et les anciens films, puis ils viennent aussi du monde du punk et rock. Après on aime tous bien ça en général, l’univers cinématographique nous porte beaucoup dans nos inspirations.

Al’tarba : Vu qu’on est un groupe, on est la somme de toutes les influences de chacun mais c’est vrai qu’à la base la ligne directrice est dans les films, le punk/rock et le rap New Yorkais. Dans Pogote avec ton Nodz, on résume bien notre style avec le pogo des concerts de punk rock et nodz qui est un mot utilisé dans Orange Mécanique et qui veut dire couteau.

Vous êtes assez différents tous les quatre, comment faites-vous pour concilier vos différences ?

Staff l’Instable : On s’est connu plus ou moins en commençant la musique, moi je rappais un peu déjà et Al’tarba faisait un peu d’instru. C’est un univers de potes à la base, on a grandi ensemble, on a passé les vacances ensemble, on a fait nos conneries ensemble. On a passé milles et une embrouilles, ce qui fait qu’on se connait bien, on sait sur quoi on peut s’aventurer ou pas. Je veux dire par là que tout ça nous a permis d’assembler nos différences.

Vous écrivez ensemble ou séparément ?

Staff l’Instable : On écrit chacun de notre côté en général.

Al’tarba : Les refrains et les passe-passe on peut les écrire ensemble, après, en général on choisit les thématiques ensemble et les manières de les aborder.

Sad Vicious : Dès fois on peut avoir thème avant d’avoir quoi que ce soit d’autre, dès fois l’instru peut nous faire penser à un thème, dès fois il y a un membre qui va poser sur une instru et ça va donner la ligne directrice aux autres… Ça dépend.

Al’tarba : Chacun peut avoir l’idée d’un thème ou de concept de morceaux, la partager aux autres et si c’est validé, on va écrire notre côté et quand arrive le moment d’enregistrer on peut revenir sur certains points, par exemple le texte de l’un de nous peut donner une idée de refrain… Rien n’est fixé mais on a quand même tendance à écrire séparément.

Un des titres les plus marquant de Projet Ludovico pour moi est Coffre à Jouet mais Rhama pose pas dessus pourquoi ?

Rhama le Singe : Parce que je n’étais pas inspiré sur le coup, j’ai écrit des trucs dessus pourtant mais ça ne me plaisait pas, ça ne venait pas.

Al’Tarba : Oui et puis il faut savoir qu’on ne pose pas toujours à quatre sur tous les morceaux !

« On va sortir une mixtape avec entre 40 et 50 morceaux jamais sortis et aussi des freestyles »

En parlant de l’album, vous avez fait une longue pause de 8 ans entre l’EP Dissection et l’album Projet Ludovico, pourquoi ?

Staff l’Instable : On a recommencé l’album 3 fois, la troisième était la bonne, c’est le Projet Ludovico tel quel. Entre ces deux albums on a fait une cinquantaine de morceaux, on en a commencé, on en a arrêté, on en a recommencé… Personnellement, pendant un an et demi j’ai pas réussi à écrire, ma vie faisait que je n’y arrivais pas. Il y a des morceaux qui ont trainés, tous on a eu nos galères à un moment donné. Dès fois on y passait 6 mois, le morceau était commencé mais jamais terminé. On est revenu sur certains morceaux en se disant qu’ils étaient bons, on aurait pu faire pleins d’albums depuis avec ceux-là. Donc on va sortir une mixtape avec entre 40 et 50 morceaux jamais sortis et aussi des freestyles.

Sad Vicious : On est très perfectionnistes.

Al’tarba : Les morceaux qu’on écrivait vieillissaient trop pour qu’on ait envie de les terminer mais pas assez pour qu’on ne les utilise pas maintenant. On va marquer le timing de l’écriture, l’année, et tu verras que notre écriture évolue.

Les sentiments sont très différents dans vos EP et albums, auriez-vous une explication à nous donner ?

Al’tarba : On partage nos peines, nos joies, nos déconnades mais aussi nos mauvais côtés. C’est pour ça que l’on a composé cet album en un an et demi, pour qu’il ait une cohérence. L’album c’est le résultat de plus de 10 ans d’amitié, on a atteint une maturité je pense, c’est un puzzle, un tableau auquel on a chacun rajouté chacun nos pièces.

Pourriez-vous définir votre rap ?

Sale, propre, puissant, imagé. On essaie que ce soit écrit et percutant sur la forme, même si ça reste assez classique, du moins sur le dernier album, on s’autorise des morceaux assez bizarres et imagés. C’est pour ça que tu peux avoir un morceau qui peut parler d’attaques extraterrestres et ensuite du passage de l’enfance à l’adolescence. On aime que ce soit rock’n’roll et punk comme Pogote avec ton Nodz ou Retour à l’âge de pierre. Notre rap c’est la scène aussi, on aime beaucoup la scène.

Le premier morceau que j’ai écouté était Les Enfants de Baphomet, qu’avez-vous voulu dire dans ce morceau ?

Al’tarba : C’est le premier morceau que l’on a fait pour l’album mais il est sorti après, indépendamment et c’est celui qui a le plus de vues sur YouTube…

Staff l’Instable : C’est un univers particulier, entre science-fiction et réalité.

Al’tarba : L’idée du morceau c’est de faire de la réalité une science-fiction en partant des couplets de Sad Vicious et de Rhama le Singe, qui eux font un constat aux premiers degrés. Ensuite Staff l’Instable en fait un truc assez science-fiction, dénonçant le monde.

Staff l’Instable : C’est un univers fin du monde. On part de la réalité pour finir en fiction.

Vos musiques du moment ?

Staff l’Instable : Moi j’écoute pas mal de rap en ce moment, et Suikon Blaz AD !

Al’tarba : J’ai bien aimé le feat de Damso et Orelsan ainsi que le dernier album de Cypress Hill.

Rhama le Singe : Moi c’est SCH.

Sad  Vicious : Moi c’est Mach Hommy !

 

Interview réalisée par Elsa Baraton

 

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